CROISIERE DE RETOUR DEPUIS LA TUNISIE
DE MY WAY

Au printemps 2008 nous avions descendu notre voilier DUFOUR 34 « MY WAY II » du Cap d’Agde jusqu’en Tunisie, via la Corse, l’Ile d’Elbe, la côte et les îles italiennes, la Sicile, Malte et Lampedusa, afin de l’hiverner à Monastir.
Nous sommes retournés passer une quinzaine de jours sur le voilier à l’automne 2008 pour profiter de l’arrière-saison, puis en février 2009 pour faire le carénage, ou plutôt le faire faire car au prix de la main d’œuvre tunisienne il ne faut pas hésiter. Par contre une mauvaise surprise nous attend : la barre est devenue extrêmement dure, il faut changer une bague de safran. Nous la commandons immédiatement par téléphone auprès de Michel Roy, mais cela veut dire qu’il faudra ressortir le bateau une deuxième fois avant de partir en navigation au printemps.
Le mardi 21 avril 2009 nous voici de retour à Monastir. Le jeudi 23 avril les bagues de safran sont changées, à notre grand soulagement ; il aura fallu l’assistance de quelques gros bras pour arriver à descendre le safran, et il ne restait que quelques centimètres de marge pour le sortir entièrement. Nous voici prêts à appareiller, nous avons aussi récupéré deux tauds de soleil que nous avons fait fabriquer sur place.
Dimanche 26 avril 2009, nous quittons Monastir après avoir effectué les formalités (garde nationale, police et douane) qui auront été rapides. Nous garderons un excellent souvenir de cet hivernage, le personnel du port a été très serviable et la marina très sûre. La première étape se fait au moteur et nous mène à la marina de Hammamet, bien équipée mais impersonnelle par rapport à Monastir, et à l’architecture grandiloquente. Mieux vaut aller visiter la ville de Hammamet, distante de quelques kilomètres, ce que nous faisons le lendemain : visite de la medina, du ribat, promenade en bord de mer. Il y a beaucoup de vent, les planchistes s’en donnent à cœur joie dans les vagues. Une barge de levage est venue se mettre à l’abri dans la baie.

Kébila
Mardi 28 avril nous quittons la marina de Hammamet après les habituelles formalités. Le vent de SW se lève en fin de matinée et nous emmène vent arrière jusqu’à Kelibia où nous arrivons à 15 heures. Dans ce port de pêche peu adapté à la plaisance, nous sommes guidés à notre place par le « Che », personnalité haute en couleur bien connue des plaisanciers qui naviguent dans la région. Nous sommes à couple d’un voilier français, sur le seul quai dévolu à la plaisance. Nous faisons les formalités d’arrivée à la Police des Frontières, puis au bureau qui fait office de capitainerie. La place de port est à 4 Euros … Il nous reste un peu de temps pour monter au fort romain, puis prendre un taxi pour aller faire un tour dans la medina.
Pantelleria
Mercredi 29 avril, nous repassons par la Police des Frontières, qui appelle la Douane, deux douaniers montent à bord pour une inspection rapide. Puis nous mettons le cap à l’Est, le vent finit par s’établir à 12-14 nœuds du NW jusqu’à l’arrivée à l’île de Pantellaria. Une multitude de dauphins joueurs nous accompagnent pendant une partie du trajet. Christine n’est pas encore bien amarinée, elle est malade et se retourne une phalange à l’équerre ; impressionnant mais heureusement sans conséquence. Deux possibilités d’accostage s’offrent à nous ; nous allons d’abord dans Porto Vecchio en pensant nous amarrer au quai, mais aux rares emplacements disponibles celui-ci est débordé par de dangereux crochets métalliques et un fort clapot nous incite à nous rendre dans Porto Nuovo, près du chantier naval ; il y a là deux voiliers à couple, nous nous amarrons au quai derrière eux. Que ce soit ici ou dans Porto Vecchio il n’y a aucune facilité, ni aucune redevance de port. Plus étonnant, nous entrons ici dans l’Union Européenne et dans l’espace Schengen, mais nous ne serons jamais contrôlés par personne. La nuit, nous sommes réveillés par deux bateaux de pêche tunisiens qui s’amarrent derrière nous, à la seule place à quai qui restait disponible.
Le lendemain, nous visitons à pied la ville et les environs. Beaucoup d’animation sur notre quai : des officiels viennent contrôler les équipages des chalutiers tunisiens, les acheteurs viennent prendre livraison de la cargaison de poissons. Un voilier presque deux fois plus long que nous vient s’amarrer à notre couple en passant ses amarres directement au quai. Il nous invite à prendre une bière à son bord, c’est un Néo-Zélandais surnommé « Kiwi », qui navigue seul ; il a fait deux fois le tour du monde par le Cap Horn ; il était chirurgien mais sa carrière s’est terminée lorsque sa main a été écrasée par la chute d’une bôme.
La marina de Marsala
Marsala
Ségeste
Vendredi 1 mai, c’est le départ pour la Sicile, départ assez compliqué car il nous faut nous dégager du voilier de « Kiwi » qui nous emprisonne dans ses amarres. Heureusement les chalutiers tunisiens sont partis dans la nuit. La traversée de 63 MN se fait presque entièrement à la voile avec un petit vent de 10 – 12 nœuds de NW. Nous croisons la route de nombreux cargos qui empruntent le Détroit de Sicile, et atterrissons à Marsala, dans une marina où manquent malheureusement beaucoup de pendilles. Nous y passerons 5 nuits pour visiter les environs. Nos vélos nous permettront de visiter la ville de Marsala. Le train nous emmènera à Trapani, dont nous visiterons la vieille ville et le vieux port, et d’où un bus puis une télécabine nous permettront d’accéder au beau village aragonais d’Erice, avec son château et ses rues pavées. Le dernier jour, nous louerons une voiture pour visiter notamment le site antique de Segeste, dans l’intérieur des terres, puis celui de Selinonte, en bord de mer.
Favignana.
Mercredi 6 mai, nous atteignons Favignana, dans les Iles Aegades. Pas de place au port de pêche, nous allons au ponton du Club Nautique, qui est en cours d’installation et pas encore équipé. Deux places sont déjà prises, nous prenons la 3ème et dernière, avec un peu d’inquiétude car le sondeur indique 1.7 m pour un tirant d’eau de 1.92 m, vérification faite à la sonde à main notre sondeur est en fait pessimiste de 40 cm. Plus tard un grand voilier hollandais arrive, nous l’aidons à accoster au quai du port de pêche, mais la coque touche le rebord du quai et ils doivent repartir. L’après-midi nous nous promenons dans le village et en bord de mer où d’anciennes carrières donnent à la côte des formes tourmentées.
Palerme
Jeudi 7 mai une étape de 59 MN nous attend jusqu’à Palerme, malheureusement tout au moteur. Nous faisons escale pour 2 jours à la Marina Villa Igeia, bien aménagée et au tarif en conséquence : 75 Euros par nuit. Le bus 721 permet de se rendre de la marina à Palerme. Le lendemain une journée fatigante nous attend avec la visite de la ville, notamment la Cathédrale, la Chapelle Palatine, le Palais Royal, le vieux port, de plus nous sommes surpris par des manifestations de rue, le trafic des bus est dévié, nous devons retraverser toute la ville à pied pour reprendre notre bus 721 et rejoindre le bateau juste à temps pour récupérer notre linge que nous avions laissé hier à un commis sans même savoir où sa blanchisserie se trouvait …
Céfalu
Samedi 9 mai, toujours au moteur, nous atteignons le joli village de pêcheurs de Cefalu. Nous mouillons devant le village, par 3 mètres d’eau, avec une superbe vue, et d’un coup d’annexe allons visiter le village.